Leafar IZEN, Écrivain, Poète

Leafar IZEN « GRAND CENTRE » (Les Editions du bord du Lot - France)

          

 

L'auteur, après une première vie du côté des sciences, une seconde en tant qu'aubergiste et guide de montagne en Patagonie chilienne, se consacre depuis trois ans à l'écriture, depuis les Cévennes ou la Patagonie.
Dans ce premier roman d'anticipation intitulé « GRAND CENTRE » on rencontre la quête relative à l'être et la mort, l'ambigüité du vrai et les rapports entre rêve et réalité, préoccupations exprimées aussi dans sa poésie (ex : « Souvenirs du néant », « La forme et le temps » ...)
Faire la connaissance de Leafar IZEN c'est un peu comme partir sur l'instant au Népal, monter dans un vaisseau venu d'outremonde, entrer en religion, enfourcher une étoile filante. Son premier visage c'est sa poésie sobre et dépouillée mais non hermétique, fascinante par ce rapport fait entre le néant et l'infini. Imaginons un instant, nous propose l'auteur, que l'homme ne soit qu'une possibilité de lui-même, que mille autres soient encore et toujours possibles ; imaginons que d'autres lui-même l'aient précédé ici ou ailleurs, que l'esprit et la chair soient en continuité : voilà une vision de la vie éternelle qui relativiserait le choc du passage de la vie à la mort. Imaginons que chacun d'entre nous soit légions, comme Leafar IZEN le laisse entendre dans « Souvenirs du néant » : (Cet instant vaut éternité / Ce qui est, fut et sera.) Munis de cette clé magique, nous voilà prêts à découvrir « GRAND CENTRE » ce premier roman extrêmement original puisqu'il échappe aux classifications banales habituelles. Pour ne pas le déflorer, je ne citerai que quelques mots tirés du fameux dictaphone, trouvaille de l'auteur pour enregistrer les choses importantes à savoir et qu'on ne parvient pas à dire au bon moment : une sorte de chemin de petits cailloux blancs qui ramène au vécu douloureux essentiel à connaître de l'auteur, sans pour cela jouer sur le pathos.
(Enregistrement numéro 4 : Nina, Titus. C’est Felix, et ce message est pour vous…Le mois prochain, ce sera ma dernière visite, ensuite on ne se verra plus jamais. Il ne faudra pas être triste...) Et la scène qui suit décrivant un jeu d'enfants jouant à la guerre est d'une vérité si touchante qu'elle ne peut provenir que du vécu d'un père.
« GRAND CENTRE » : roman policier, fiction d'anticipation, thriller psychologique ou énigme métaphysique ? Oui, probablement un peu tout cela, mais surtout un sérieux dépaysement, une ouverture d'esprit sur d'autres façons de voir le monde, le tout servi par une écriture vivante, ni corsetée, ni relâchée, une écriture personnelle nourrie d'humanité, de rêves, de poésie et d'humour de bon aloi. Lire « GRAND CENTRE » c'est sortir des sentiers tracés, c'est partir sur les routes des mille et une vues de l'Esprit et parfois s'y rencontrer soi-même.

Jeanne CHAMPEL GRENIER

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