" LA GRAND VOILE " - Grand prix 2014 du recueil inédit, aux Apollon d'or

 
 
4ième de couverture par Chris BERNARD - Éditions Poésie Vivante, 2014
 
"Année après année, la poésie demeure... en 2013 c'était un homme, en 2014 c'est une femme qui l'a emporté dans la décision du jury.
Que peut faire un poète après la nuit, sinon aimer le matin et confier un secret à quelque oreille innocente :
  ... J’ai vu dans tes yeux
Un grand espace bleu
Où s'inscrira le monde...

Nous sommes heureux de faire figurer un nouveau nom sur notre tableau d'honneur : celui de Jeanne CHAMPEL GRENIER, à la suite de ceux des autres lauréats qui, avant elle, ont déjà remporté le Grand Prix du Recueil inédit aux Apollon d'Or, tels : Eliane ZUNINO-GERARD, Denise DUONG, Yvette LIBERATI-BELIVACQUA, Annie MALOCHET, Monique RUFFIÉ de SAINT BLANCAT, Yvonne LEMEURE-ROLLET, Béatrice ARNAUD-GORECKI, Antoine ANTONUCCI, Bernadette BEHAVA, Jean LIABOEUF, Alain TROADEC, Alice HUGO, Michel SANTUNE, Marie-Pierre BUCHEL&Jean-Marie LIÉNARD."
 
 
La grand voile 2

Le Poète

Quand on a un champ de coquelicots
Au sommet de la tête
Que voulez-vous ?
Tous les matins
On cocorique
On lisse sa plume
Et du haut
De sa vie d'enclume

 

Trop petite encore

Il faisait si froid cette nuit là
Je n'ai rien voulu te dire
Tu étais trop petite encor
Mais j'ai vu dans tes yeux
Les tendres neiges du nord
Qui couvrent les pingouins
Serrés comme des coussins
Sur un grand lit gelé
Je n'ai rien voulu te dire
Mais j'ai vu dans tes yeux
Les rennes gris branchus
Et les traîneaux sculptés

 

Grand Écran

Aux quatre coins
De l'Éternité
Il y a la poussière
Des années passées
Et le Futur  
Balaie tout ça
Au pied du mur
Des lamentations
Et du silence
Ça lui fait une belle jambe
C'est une star interplanétaire
L'Éternité

 

On trinque avec le soleil
À grands coups
De Beaujolais
Et on saoule
Tout le quartier
Voire plus
Si affinités...

 

 



Des peuples dispersés
Fumant le poisson cru
Il faisait si froid cette nuit là
Je n'ai rien voulu te dire
Tu étais trop petite encore
Mais j'ai vu dans tes yeux
Un grand espace bleu
Où s'inscrira le monde
En tremblant pas à pas
Et moi je serai là
À la première neige
À la première fleur
À la première fois.

 


Assise dans un coin panoramique
Elle regarde aussi le Futur
User tous ses balais mécaniques.
C'est une accro de la télé réalité
L'Eternité
Elle a toujours une longueur d'avance
Et peut se payer du bon temps

Là-bas, devant son écran géant
Elle regarde trépasser le passé
Le simple, l'antérieur et le décomposé
Elle ne craint pas la poussière
L'Éternité, ça se saurait...

Courrier

Chaussée d'or
Et vêtue de dentelle
Elle se pose
Sur la piste étroite
D'un iris d'eau
Fragile et mouvant
Près de l'évanouissement
Petit hélicoptère
Pour amuser les têtards
Personne ne monte
Personne ne descend

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parfois elle trouve le temps long
Elle voudrait bien faire une pause
Alors elle appuie sur un bouton
Pour afficher le mot "FIN"
Mais c'est "À SUIVRE" qui clignote
Partout sur son grand écran
Elle a juste le temps de boire un café
Pendant la pub sur la crème antiride
"PARCE QUE JE LE VAUX BIEN"
Et hop ! le roman fleuve continue
Elle ne se souvient pas du début
C'est un monde ça !
Et elle ne saura jamais la fin
L'Éternité, ça se saurait !

 

Les grenouilles
La regardent
Elles attendent...
Leurs gros yeux
Éclairent la piste
La libellule
Est un long courrier
Elle livre
Des bulles
L'air de rien

Commentaires

  • Stephen BLANCHARD
    Au tableau d'honneur des prix de poésie, ce recueil qui a obtenu en 2014 le Grand Prix du recueil inédit aux "Apollons d'or" dont le président du jury est un éminent confrère...Chris Bernard. Souvent les recueils dorment silencieusement sur des étagères poussiéreuses ou bien oubliés dans des greniers sans conséquence. Parfois, nous avons un recueil que nous pouvons mettre dans toutes les mains et dans tous les esprits et c'est le cas pour cet ouvrage.
    Ici, on coupe le foin, on poétise sur ''une âme emmêlée", on s'émerveille" d'une '' aube à peine éclose", on'' hisse la Grand Voile dans les semis d'étoiles' et les lambeaux d'azur'', on se livre aux confidences dans la malle aux souvenirs....Une petite étincelle qui '' irise tout sur son passage '' luit au fond de son cœur tout imbibé d'espoir ...car '' l'éternité assise dans un coin panoramique '', regarde vers le futur ''et peut se payer du bon temps''; alors, dans son for intérieur, Jeanne CHAMPEL GRENIER apprivoise les mots avec délicatesse... pour respirer... pour vivre... pour exister.
    N'est-ce pas le commencement du bonheur ?
    Stephen BLANCHARD
    Revue Florilège, 19 allée du Mâconnais, 21000 Dijon
    aeropagblanchard@aol.com 
  • crabarie
    • 2. crabarie Le 01/03/2017
    Bonjour
    J'ai eu le lien pour entrer dans votre univers par mes parents Monsieur et Madame Delorme.
    Je me suis promenée de toiles en poèmes avec grand plaisir, sous la lumière diffuse de vos passe-lumière colorés.
    Merci pour ce partage .
    Cordialement
    Frédérique Crabarie
    fremyd@wanadoo.fr

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